vendredi 13 juin 2008

L'élevage

Hachoir à tubercules, lou trencàn

L'implantation des prairies artificielles.
C'est vers la moitié du XXè siècle que le mode d'alimentation du cheptel bovin a changé, entrainant des nouvelles méthodes de travail, différentes des méthodes précédentes. L'apparition sur le marché de nouvelles semences de graminées telles que:"Ray-Grass-fétuue-dactyle ou autres" avaient conduit le paysan à implanter sur son exploitation des prairies artificielles, compte tenu de leurs potentiels de rendement bien supérieur, par rapport aux rendements que pouvaient apporter les prairies naturelles.
De part leur cycles courts de végétation, la maturité de ces prairies apparaissait, se manifestait la plupart du temps à une période qui n'était pas propice à la déshydratation. De ce fait, les méthodes d
e récolte se faisaient sous la forme d'enssilage, et de confection de silos dits:"silos taupinères". Afin de faciliter la distribution de ce type d'alimentation, le paysan s'est retrouvé dans l'obligation de se tourner vers des investissements parfois assez onéreux, par la construction d'un nouveau type de stabulation et par l'acquisition de matériel adapté. Autant pour le producteur de lait que le producteur de viande, ces installations nouvelles, modernes, ont donc d'une part, modifié les anciennes méthodes de travail, et d'autre part, conduit les éleveurs à distribuer une alimentation différente, donc non traditionnelle.



L'étable classique dite:"stabulation en travée".
Jusqu'à la moitié du XXè siècle, il y avait à l'intérieur d'une grange, une étable aménagée dans la plupart des
cas par son propriétaire, de façon à pouvoir loger et nourrir le cheptel bovin. Un aménagement qui avait consisté à créer le long d'un mur des compartiments de deux places, tous séparés par des "bas-flancs" en bois. Des compartiments dénommés travées; tramades en béarnais. Dans chaque travée et contre le mur se trouvait une mangeoire en bois munie de deux attaches (chainettes: lous estacades). Au-dessus de la mangeoire était fixé un ratelier en bois, dans lequel on distribuait le foin et la paille. Ces deux matières sèches étaient parfois hachées à l'aide du hachoir, puis mélangées. La mangeoire recevant plutôt les hachis de raves ou de betteraves additionnées de farine de maïs. Les tubercules étaient préalablement hachés soit manuellement soit à l'aide d'un outil: le hachoir (en béarnais: lou trencadé). La farine de maïs s'obtenait par le passage du grain à l'intérieur d'un concasseur ou d'un petit moulin. Dans chaque travée était épandue journellement une litière composée de bruyères, de fougères et de pailles sauvages. Le dernier jour de la semaine était consacré assez couramment, à l'extraction du fumier de l'étable. Chargé manuellement sur un bras, ce fumier était transporté sur la parcelle de terre destinée à l'ensemencement du maïs. Préalablement à l'épandage, il était dans un premier temps déposé dans un endroit choisi de la parcelle pour former un tas de 4 ou 5 mètres au carré sur 1 mètre de hauteur afin de favoriser la fermentation conduisant au compostage.
Selon la dimension des exploitations, ce type d'étable était conçu pour abriter un cheptel bovin comprenant 8-10-12 ou 16 animaux. Les deux premières travées plus spacieuses étaient toujours réservées aux animaux de trait afin de leur permettre de se détendre. Les travées suivantes étaient occupées soit par des vaches allaitantes, soit par des jeunes bovins qui plus tard allaient être dressées, afin de prendre le relai des attelages de réforme.
Généralement, les étables de notre secteur étaient occupées par des animaux de race paisible et rustique: la race gasconne; originaire de l'Ariège. Une race qui s'adaptait parfaitement à notre Vic-Bilh, caractérisé par de nombreux coteaux aux terres fortes.
Contrairement à notre époque, ou l'on constate que les herbages sont occupés nuit et jour par des animaux, jadis, les bovins étaient lachés puis rentrés deux fois par jour dans les étables. Cette pratique consistait tout simplement à faire produire par les animaux le maximum de fumier qui à l'époque, était la seule fumure utilisée en vue de la production du maïs.

Gérard Hourugou, de Garlin, juin 2008

estacadé; sm. - Collier, anneau, attache. V. estàc.

trencade; sf. - Tranchée; abatis de bois; cloison, en Os. V. tampàs

(Dictionnaire du béarnais et du Gascon modernes, Simin Palay, Editions CNRS, 1991)


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